6 juillet 2015

L'hôtel des coeurs en miettes

DEBORAH MOGGACH, "L'Hôtel des Coeurs en miettes", City Editions, Saint-Victor-d'Epine, 2015



Chère Madame Moggach,

Je me permets de vous écrire via ce site suite à ma découverte de votre dernier livre.
Alors que j'errais sur Google en quête d'un hôtel pour mes prochaines vacances, voilà qu'entre les résultats "Hôtel Caprice (Rome)" et "Egerton House Hotel (Londres)", je tombe sur le lien particulièrement intriguant me redirigeant vers l'hôtel "des coeurs en miettes".
Je fus bien soulagé de voir qu'il s'agissait d'un roman et non d'un véritable hôtel mais, néanmoins, je n'en demeure pas moins interloqué: vous êtes-vous basée sur un lieu réel? Peut-être s'agit-il de l'hôtel familial grâce auquel vous arrondissez vos fins de mois...
Si tel est le cas, je me vois obligé de vous avertir que le nom en est fort mal choisi (désolé, déformation professionnelle oblige: je suis agent commercial!). Peut-être ne le réalisez-vous pas mais votre choix n'appelle pas vraiment au rêve. Tenez, imaginons la très réaliste petite scénette suivante:

    Jean-Claude: Géraldine, j'ai une surprise pour vous, ma bonne amie!
    Géraldine: Oh, vraiment, élu de mon coeur?
   Jean-Claude: En effet! Demain, nous filerons les cheveux aux vent vers un nouveau lieu de villégiature! Je vous emmène à l'hôtel!
    Géraldine: Oh mais quelle magnifique attention, étoile de ma vie!
    Jean-Claude: N'est-ce pas. Nous nous rendrons donc à l'hôtel des Coeurs en miettes, un paisible petit refuge campagnard. J'en profiterai pour vous faire part de quelques pensées  désagréables (vous concernant) qui m'animent ces temps-ci. Et... euh... il faudra également que je vous parle de Héléna, ma nouvelle secrétaire... Je... Enfin, vous verrez bien... Disons que notre nuit à l'hôtel sera thématique.
    Géraldine: Oh, comme j'ai hâte d'y être, mon étalon camarguais!

Vous serez d'accord, Madame Moggach, pour affirmer sans hésitation que, dans la situation ci-narrée, Géraldine passe pour une cruche! Nous serions même tentés de la rebaptiser Géraldinde! Pourquoi? Eh bien parce qu'elle ne remarque pas l'évidente catastrophe conjugale qui la guette alors que pour nous, le drame est flagrant... à cause du nom de votre hôtel.
A titre de comparaison, ce serait comme appeler une boulangerie "Le Pain Rassi", un centre de bien-être "Stress & Douleur", un restaurant chic "Au gros cassoulet en conserve", un cabinet d'orthopédie "Les pieds dans le plat". Enfin, vous avez compris l'idée.

Je reste à votre disposition afin que nous puissions réfléchir ensemble à un nouveau nom pour votre gîte familial. Et à une nouvelle couleur pour votre façade, tellement laide qu'elle donnerait un infarctus au premier malheureux qui passerait devant. Ah tiens, maintenant que j'y pense: c'est pour ça les coeurs en miettes?

Bien à vous,

Marc Ketting (Braine-le-Château)

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